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WIP and need-french-advices

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Description

Bien !
J'ai une nouvelle d'environs une 10aines de pages à écrire pour la rentrée ( n'ayant eu mes vacances qu'aujourd'hui je n'ai commencer qu'aujourd'hui ).
Le deal est: Écrire une nouvelle de 10 pages mi-réel mi-étrange en s'aidant d'une nouvelle choisie dans le recueil Miroirs et Fumée de Neil GAIMAN. Il faut intégrer un personnage de cette nouvelle ou bien un lieu, respecter le ton que l'auteur utilise etc etc
et dessiner une couverture.

Pour ma part j'ai écrit ma nouvelle en m'inspirant du manga " mon adorable petit chat" et du drama "Taiyou no uta"
La nouvelle choisie est " La souris/Mouse" et le personnage que j'ai intégré est Janice, la femme de Regan, qui part se faire avorter. J'ai aussi pris le lieu, forcément, étant donné que l'histoire se passe en Amérique.
Voila, j'aimerais des avis et conseils sur la façon dont j'ai écrit, également sur l'orthographe, s'il y a des fautes etc etc.
Mon gros défaut est que j'utilise et mélange sans arrêt l'imparfait et le passé simple. Bref, voici le truc


Ce jour-là, comme tous les jours depuis longtemps maintenant, Anna regardait par sa fenêtre les lumières rougeâtres disparaître lentement derrière la ligne d’horizon. Ce n’est pas qu’elle aimait spécialement ça, mais c’était la seule distraction qu’elle pouvait s’offrir avant sa séance « médicaments ». Assise sur son lit, habillée d’un vieux pyjama blanc parsemé de fleurs discrètes avec un col légèrement froissé sur lequel s’allongeaient délicatement de longs cheveux blonds libérant une odeur douce de shampooing. Sa peau était claire et de petites tâches brunes courraient le long de ses joues jusqu’à ses oreilles, soulignant son grand regard bleu de petite fille malgré ses 16 ans.
« Aujourd’hui est une journée comme les autres. » Se dit-t-elle comme à chaque réveil avant d’enfin lever son postérieur de son matelas et de se diriger vers sa commode sur laquelle était disposée une boîte en cylindre qu’elle ouvrit pour en sortir un couple de cachet. Elle les avala sans crier gare et referma le bouchon du récipient, s’habilla, descendit dans la cuisine et ouvrit le gros frigidaire double comme on en voit dans toutes les maisons typiques d’Amérique. Judith, la mère, environs la quarantaine apparut derrière elle, déposa un baisé contre sa tempe et monta quatre à quatre les escaliers qui menaient vers les chambres, Tobias le père, fit de même avant de piquer une banane dans la porte du frigo et de s’enfuir à son tour.
Anna se dirigeait vers le salon avec son petit bol fumant et son muffin au chocolat. Elle eut un moment de flottement avant d’aller machinalement vers la grande fenêtre qui se trouvait au-dessous de celle de sa chambre. Elle resta debout à boire son café sucré dans lequel elle trempait son muffin, à regarder la route qui longeait la maison. Il faisait sombre dehors, maintenant que les rayons chauds du soleil avaient bien disparues derrière le pâté de maison, mais elle y était habituée et arrivait à distinguer encore un peu les formes qui se profilaient sur le trottoir, sur la route, et un peu derrière.
Une masse noire tournoyait près d’un arbre sur le gazon devant chez eux, Anna plissa les yeux pour en dessiner un chat. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait un chat cependant, elle resta plantée là à observer cet animal banalement en train de s’amuser avec une feuille morte. Mais celui-ci avait dû sentir le regard de la jeune fille parce qu’il se retourna brusquement vers elle, les yeux brillants dans la nuit. Un œil brun, un œil vert.
« Des yeux vairons… » Dans un souffle, elle s’approcha de la fenêtre. Le chat la regardait encore, ne bougeant plus une moustache. Son regard était doux bien que surnaturel et cela rendit Anna assez perplexe. Au bout de quelques minutes, elle se retourna pour poser son bol et ce qu’il restait du muffin mais lorsqu’elle voulut replonger son regard dans celui de l’animal, il disparue dans la pénombre.

Elle ouvrit les yeux, dans son lit, animée d’une excitation particulière mais cela ne l’alarmait pas plus que ça. Elle eut une brève vision du chat de la veille, il lui rappelait le chat qu’elle avait eu étant enfant. Il ne l’aimait pas trop, toujours à feuler pour n’importe quoi et n’importe quel raison. Il aimait se faire caresser, oh oui ! Mais quand il avait décidé que cela suffisait, il se mettait à cracher sur la main posée sur son dos, parfois même à la griffer ou la mordre. Il était étrange et Anna ne l’affectionnait pas particulièrement mais elle n’aimait pas vraiment se rappeler de lui non plus et de la façon dont il est parti, comme un lâche, après avoir été grondé une fois pour avoir uriner sur un tapis.
Anna prit ses médicaments, s’habilla et descendit dans la cuisine où le même refrain se répéta. Elle se dirigea dans le salon avec son bol et son muffin au chocolat et regarda par la fenêtre. Elle fut surprise quand elle posa les yeux sur une silhouette familière. Le chat. Il ne jouait pas comme hier, non, il était simplement assit bien en face de la fenêtre, fixant la jeune blonde dans le blanc des yeux. Elle ne pouvait pas bouger de peur de le faire partir, elle restait juste là à lui rendre son regard. Au bout de quelques minutes, elle avança lentement vers la fenêtre, engloutit son muffin afin de se libérer la main droite et la posa sur la poignée qu’elle actionna doucement. Le grincement de la mécanique ne fit pas peur au chat qui se contenta de bouger une oreille. Anna tendit le bol encore chaud vers lui, aujourd’hui elle l’avait rempli de lait plutôt que de café, comme si elle savait que le café ne lui serrait pas utile autrement qu’à l’abreuver elle. Le chat ne se levait pas, il pencha simplement la tête sur le côté, cherchant à interroger son interlocutrice. « Viens ! Viens n’ai pas peur, c’est du lait. C’est bon le lait. » Elle voulut s’approcher encore mais le rebord de la fenêtre lui barrait la route, elle posa alors lentement le bol sur la pelouse et se retira aussi vite. Le chat s’approcha et plongea son museau dans le bocal de porcelaine. Il lapa deux trois gorgée du breuvage et leva sa tête vers Anna. Elle savait qu’il la regardait, mais elle baissa le regard, intimidée, comme si elle le dérangeait dans son repas. Et lorsqu’elle le regarda de nouveau, celui-ci était déjà partit silencieusement.

Son sommeil avait été agité pour une fois. Elle voulait voir ce chat qui l’hypnotisait du regard et qui semblait éphémère. « Aujourd’hui ne serait pas comme les autres jours. » se dit-t-elle. « Je vais le voir encore. » Rapidement, elle jeta ses cachets dans son ventre, enfila son pull, sa jupe, descendit les escaliers dans lequel elle bouscula son père qui se retourna étonné, prit un biscuit sec, une part de gâteau, un bol de lait et se précipita à la fenêtre. Il était là. Assit comme la veille devant la fenêtre. Anna l’ouvrit et enjamba le rebord. Ses pieds nus se posèrent sur l’herbe fraîche du soir, la brise encore chaude venant effleurer sa peau, ses cheveux. Elle tendit le biscuit sec vers le chat qui se mit à le renifler prudemment, puis il ouvrit la gueule et enfourna la plaque brune entre ses crocs puis dans sa gorge. Anna se mit à sourire, elle était contente de voir qu’il n’avait pas peur. Elle essaya de lui donner le morceau de gâteau mais le félin ne but qu’un peu de lait avant de se retourner et de partir. La jeune fille le laissa s’enfuir sans rien dire, satisfaite de ses prouesses d’aujourd’hui.

Au réveil cette fois-là, un mot attendait Anna sur sa commode, à côté de sa boîte de médicament. C’était un morceau de papier grossièrement déchiré sur lequel était écrit à la main « Merci ». Un frisson lui parcourait l’échine quand elle s’imagina le mot provenir du chat, mais elle n’avait pas peur au contraire, elle se sentait de plus en plus attirée par lui. Alors elle s’empressa d’avaler ses gélules, de s’habiller et de descendre. Elle ne prit pas la peine de manger, elle sortit dehors pour retrouver le chat qui l’attendait sagement, assit. Elle ne lui avait rien apporté mais cela semblait peu lui importer car il poussa un miaulement clair avant de tourner les pattes et de se lancer à travers la rue. Anna n’eut pas vraiment le temps d’y penser mais elle était déjà partie derrière lui, le suivant à travers les petites ruelles et les recoins confiné des boulevards de son quartier. Au bout de quatre minutes de course effrénée, elle perdit sa trace au détour d’un bâtiment abandonné. Il faisait noir, seuls quelques endroits éclairés par les lanternes lui permettaient de s’y retrouver quand elle aperçut une ombre fendre la lumière en un battement de cils. Elle suivit cet ombre jusqu’à se cogner à quelque chose, ou plutôt quelqu’un.
Dans la noirceur de la nuit se tenait un jeune homme châtain, environs un mètre soixante-dix habillé d’un sweat à capuche gris et d’un jean troué. Anna leva les yeux vers lui, il semblait paniqué, elle ne put distingué son visage encore toute émoustillée par le choc.
« Tu vas bien ?!
- O-oui, je crois… » Elle se frotta la tempe frénétiquement avant d’ouvrir les yeux et de regarder le garçon. Il avait de grands yeux perçant, l’un brun, l’autre vert.
« T’es sûre ? Tu n’as pas l’air bien.
- Je n’ai pas mangé et j’ai trop couru, ça doit être ça.
- Evidemment que c’est ça, pourquoi tu n’as pas mangé ?
- Je n’ai pas eu le temps, j’étais trop pressée de revoir le chat.
- Le chat ? » Il se mit à rire puis tendit une main chaleureuse vers Anna.
« Je m’appelle Liam, ravit de te rencontrer.
- Anna… Anna Gilbert. Excuse-moi mais c’est un peu bizarre de croiser quelqu’un à cette heure de la nuit par ici.
- Je devrais en dire autant, ce n’est pas un endroit pour une jeune fille seule.
- Je suivais le… » Fixant les deux yeux dépareillés de l’inconnu, elle se perdit dans ses mots. Il avait les même yeux, exactement les même.
« Laisse tomber, je dois rentrer. »
Sans même expliquer pourquoi, elle se retourna et partit par là où elle était venue.

A son réveil, Anna soupira. Elle sentit une palpitation non commune dans la poitrine et sentit ses joues lui picoter sous les yeux. Elle prit peur et plaqua la paume de ses mains sur son visage tout en se dirigeant vers le petit miroir d’appoint près de ses médicaments. Elle était toute rouge, mais elle ne semblait pas irritée, ses tâches de rousseurs étaient normales et aucune peau ne se détachait. Elle ne s’était pas brûlée mais alors pourquoi avait-elle l’impression que ses joues allaient partir en cendre, et pourquoi son cœur battait-il si fort ?
Une fois descendue, elle prit la précaution de bien manger puis elle ouvrit la porte d’entrée et sortit dehors. Elle croisa le regard du chat qui l’attendait comme à son habitude. Il se leva et partit mais plus lentement, laissant le temps à la jeune fille de le suivre. Ils arrivèrent à l’endroit où elle avait rencontré Liam quand le chat grimpa dans un arbre et disparut. Anna fit le tour de l’arbre quand une voix la sortit de sa torpeur.
« Tu as mangé cette fois ?
- Oui.
- Donc ça va ?
- Oui ! » Elle sourit, c’était bien la première fois depuis longtemps. Elle s’approcha du garçon et posa sa main sur la joue de ce dernier.
« Tes yeux…
- Ils sont bizarres non ?
- Non, je les trouve magnifique moi.
- Certains disent qu’ils font peur, tu n’as pas peur toi ?
- Non. J’ai envie de les regarder pour toujours.
- Rien ne t’en empêche. » Il sourit à son tour. Ils discutèrent une bonne partie de la nuit tous les deux, assis sur un muret, à parler de tout et de rien, du temps, des travaux du vieux bâtiment abandonné, de l’école qu’aucun d’eux ne suit, des parents d’Anna qui la surprotègent, de l’amour qu’ils ne connaissent pas. Quand la montre qu’Anna portait au poignet se mit à sonner, il était quatre heures du matin. Elle se mit debout.
« Je dois y aller Liam.
- On se voit demain ?
- Oui ! » Et elle partit.

Anna ouvrit les yeux, ses joues la brûlaient encore et sa poitrine lui faisait mal. Elle plaquait ses mains contre sa couette, elle ne voulait plus avoir mal comme ça, c’était inconnu, et en même temps, la chaleur que lui procurait ce phénomène la rassurait, elle se sentait bien. En quelques minutes elle était déjà en bas, prête à partir, un croissant dans la bouche. Elle partit retrouver Liam au même endroit qu’hier, ils discutèrent encore de longues heures. Liam étaient allongé par terre, la main levé vers la lune qui brillait dans le ciel. « Je n’ai jamais vu le lever du soleil…
- Pourquoi ?
- Je n’ai jamais le temps, je m’endors toujours avant, je ne sais pas pourquoi.
- Effectivement c’est bizarre ça. Tu as déjà essayé de rester éveillé pour le voir ?
- Oui, mais je n’arrive pas à rester debout. Ca ressemble à quoi ?
- Je n’en sais rien.
- Quoi ?
- Je n’ai jamais vu le lever du soleil non plus.
- Pourquoi ?
- … » La montre d’Anna fit retentir une mélodie mécanique lui indiquant l’heure de rentrer. Elle se tourna vers son ami et lui sourit.
« Un jour j’essayerais de te garder éveiller pour qu’on regarde le soleil se lever ensemble. » Liam fut d’abord surpris, puis il afficha un visage illuminé par un énorme sourire.
« Oui ! »

Chaque soir se répétaient inlassablement ainsi avec toujours plus d’excitation pour le lendemain, suivant ce chat jusque dans les ruelles sombres et toujours plus de peine à partir quand la sonnerie du cadrant retentissait.
Une semaine passa, puis deux, puis un mois, puis deux… Tous les soirs Anna retrouvait le chat près du bâtiment abandonné à la même heure et partait toujours à quatre heures du matin. Certaines fois même, lorsqu’elle s’endormait la fenêtre ouverte, elle se faisait réveiller par le chat, une légère léchouille sur le front.
Cette fois-ci, Anna ouvrit les yeux, convaincue de ce qu’elle ressentait. Ses joues ne la brûlaient plus mais son cœur battait toujours aussi fort, même plus. Elle savait ce qu’il en était, aujourd’hui ils allaient regarder le lever du soleil ensemble. Elle avait fermé sa fenêtre avant de dormir car il faisait frais, ce n’était donc pas le chat qui l’avait réveillée et pourtant, elle s’était levée plus tôt que d’habitude. Quand elle descendit pour prendre son petit déjeuner, ses parents étaient encore là à discuter tous les deux l’air inquiet, mais elle n’y fit pas attention jusqu’à ce que l’un d’eux l’interpelle.
« Tu vas où comme ça jeune fille ?
- Je sors, pourquoi ?
- Pas ce soir, tu restes à la maison.
- Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
- Cela fait plusieurs semaines que tu t’éclipses toute seule dans la rue et pendant la nuit. Nous n’aimons pas ça, je ne veux plus que tu sortes à cette heure. » Anna murmura quelque chose dans le col de sa chemise que son père s’empressa de répéter.
« On sait que tu ne peux pas faire autrement mais c’est trop dangereux pour une jeune fille de ton âge, tu ne sortiras plus c’est tout.
- Mais papa !
- Il n’y a pas de mais, de toute façon nous avons fermé toutes les portes de la maison, tu ne sortiras pas ce soir, trouve quelque chose pour t’occuper. » Et sans qu’elle ne puisse répondre, les deux parents d’Anna montèrent les escaliers jusqu’à leur chambre. La jeune fille resta enfermée chez elle toute la nuit et au lever du jour elle partit se coucher, les larmes aux yeux.
Les quelques jours qui suivirent se répétèrent sans qu’elle ne put sortir de chez elle, observa le chat qui l’attendait dehors, devant la fenêtre du salon. Elle posait généralement sa main contre la surface glacée de la vitre, le regardant en disant :
« Pardon Liam, mais aujourd’hui non plus je ne pourrais pas regarder le soleil avec toi… »
Ses parents prenaient toujours très à cœur le fait de vérifier chaque verrou de chaque porte de chaque pièce ce qui renforçait considérablement le désespoir de la jeune fille. Mais un jour qu’ils étaient exténués de leur journée, ils oublièrent la fenêtre des toilettes au premier. C’était suffisamment haut pour se briser les deux jambes mais pas assez pour décourager Anna qui ne prit ne serait-ce qu’une seconde pour réfléchir à son acte. Elle se retrouva perchée au rebord de la fenêtre, les bras tremblant de peur, mais elle était déterminée. Elle lâcha maladroitement son emprise et retomba lourdement sur le sol. Elle resta figée le dos contre terre pendant un moment avant de reprendre ses esprits et de se lever. Elle courut jusqu’à l’avant de la maison mais le chat n’y était pas. Elle se mit à paniquer en regardant partout autour d’elle.
« Non ! Il est partit ? Où est-il ? »
Elle partit en direction du bâtiment abandonner, là où elle avait l’habitude de retrouver Liam mais elle ne vit personne.
« Oh non… » Elle continua à chercher, dans toutes les rues, tous les recoins, partout. Les parcs, les 7 Eleven, les Mac Donald’s, les HardRock Café, les Starbucks, même les vieux magasins tenus par des chinois. Elle alla partout jusqu’à s’écrouler au bord d’une fontaine éteinte, en larmes, exténuée.
Un Miaulement sucré la sortie de sa pause, elle se retourna avec ardeur et découvrit derrière elle le chat aux yeux vairons qu’elle venait de poursuivre pendant plus de deux heures. Elle se releva tant bien que mal et avança vers lui, les jambes faibles et peu fiables.
« Tu es là… J’ai eu si peur de ne jamais te revoir… Je suis tellement désolée de ne pas être venue te voir pendant tout ce temps, je t’avais pourtant promis… Je t’avais promis qu’on regarderait le lever du soleil ensemble. » Le chat pencha la tête sur le côté, l’air intrigué puis s’approcha d’elle tout doucement, le regard doux et apaisant.
« Je ne veux plus être seule. Je veux rester avec toi aussi longtemps que possible, je veux rire avec toi et regarder de belles choses avec toi. » Le chat s’approchait encore quand elle tomba sur les genoux, tendant les mains vers lui, de grosses larmes coulant le long de son visage.
« Je veux que tu viennes me réveillé le matin en m’embrassant sur le front comme d’habitude. Je veux que tu m’attendes chaque jour devant ma porte. J’en suis sûre maintenant, je veux passer ma vie avec toi… » Le chat vint se blottir dans ses bras et ronronner, fermant les yeux, frottant sa tête contre le ventre de la petite Anna.
« Liam… Je t’aime. » Elle posa sa tête sur celle du chat et s’arrêta de pleurer.
« Est-ce que tu viens de te confesser à un chat ? » Une voix sortie de nulle part fit se relever brusquement la jeune fille, gardant le chat dans ses bras qui semblait surpris du geste brusque de cette dernière. Liam se tenait debout devant elle, quand le chat le vit, il s’extirpa des bras de la blonde pour galoper vers son maitre qui lui tendait le bras. Il grimpa dessus et vint s’assoir sur son épaule.
« Je ne savais pas que tu avais un penchant pour les félins.
- Mais je… J’étais pourtant sûre que le chat c’était…
- Tu pensais vraiment que j’étais un chat ?
- Et le mot « merci » ?
- Je te remerciais d’avoir nourris mon chat, il ne venait jamais devant chez toi avant que tu ne lui donne à manger tu sais.
- Alors… Ce chat, ce n’est pas toi ?
- Bien sûr que non ! Quelle idée ! » Il se mit à rire à gorge déployée. Le chat, secoué par les remous de son rire, descendit de son trône pour venir se frotter aux jambes d’Anna.
« Je crois qu’il t’aime bien après tout, il t’a mené à moi tout ce temps. » Il marqua un temps.
« D’ailleurs… A propos de ce que tu viens de dire…
- Je heu… » Elle se mit à rougir, ça y est ! C’était ça ! Les joues qui brûlent, c’était ça !
« Je ne voulais pas, je…
- Moi aussi.
- Hein ? » Anna écarquilla les yeux et laissa tomber ses bras le long de son corps. Liam allongea un fin sourire et écarta les bras de chaque côté de son buste. « Viens. » Anna n’eut qu’une seule seconde de doute avant de s’élancer dans ses bras, enfouissant sa tête contre l’épaule du garçon, le serrant contre elle comme elle put, laissant derrière elle sa dernière larme, souriant de plus belle. Quelques centaines de minutes s’écoulèrent sans qu’ils ne puissent se séparer, à se raconter leurs sentiments depuis leur rencontre. Anna racontait la raison qui l’avait empêcher de venir depuis la dernière fois et Liam lui répondit qu’il n’avait cesser d’attendre sur le muret devant le bâtiment abandonné, qu’il croyait qu’elle l’avait oublié ou qu’il avait fait quelque chose de mal. Après ça, ils se lâchèrent et allèrent s’installer sur le muret comme d’habitude.
« Le soleil va bientôt se lever.
- Oui. On va enfin le voir ensemble. » Anna eut un sourire maussade avant de se tourner vers Liam.
« Je t’empêcherais de dormir ne t’inquiète pas !
- J’espère bien ! » Ils restaient là à fixer le ciel, attendant l’heure où ils pourraient voir le soleil se soulever de derrière l’horizon. Mais Quand les paupières de Liam commencèrent à tomber, Anna déposa son sac à main près de lui et le laissa s’endormir lentement dessus en office d’oreiller. Elle attendit encore un peu quand sa montre se mit à sonner, elle se leva et partit discrètement. Le garçon ouvrit un œil mais se rendormit aussitôt.

Anna sentit quelque chose contre son front, quelque chose de chaud. Elle ouvrit les yeux et découvrit le chat aux yeux vairons à côté d’elle mais elle ne put se lever pour le regarder. Elle posa sa main sur la tête de l’animal et le caressa doucement. Elle avait chaud, elle transpirait. Ses joues la brûlaient, son cœur battait très vite, mais elle savait pourquoi. Aujourd’hui ce n’était pas Liam qui la mettait dans cet état, elle le savait. Elle referma les yeux, quelques instants après elle les rouvrit et découvrit Le garçon dont elle était amoureuse, à son chevet. « Comment tu es rentré ?
- Ta fenêtre est restée ouverte…
- Oh. Je suis désolée je ne me sens pas très bien aujourd’hui.
- Ne t’inquiète pas pour ça, je suis là de toute façon. J’ai encore loupé le lever du soleil… Est-ce que c’était beau ? » Anna hésita un instant avant de sourire.
« Oui, magnifique… »
Elle se rendormit. Liam resta à son chevet un long moment avant que les parents d’Anna vinrent monter dans sa chambre. Il décampa par la fenêtre aussi vite qu’il était venu.


C’est à peu près les seuls moments que l’on a passé ensemble. Ce jour-là, Anna n’allait pas bien du tout. Elle était très fiévreuse. Ses nombreuses sorties nocturnes l’avait affaiblit, elle ne mangeait pas beaucoup quand elle venait me voir et son corps manquait d’énergie. Evidemment je ne m’en étais pas rendu compte. Je pensais qu’elle veillait tard tout simplement, mais Anna ne vivait que de nuit. Elle se réveillait à peu près à l’heure du coucher du soleil et mettait une alarme au matin pour rentrer avant qu’il ne se lève. Je trouvais ça louche c’est sûr, mais je l’étais moi-même, moi qui n’étais pas capable de rester éveillé assez longtemps pour voir le soleil se lever. Je ne lui posais pas de questions, le seul fait d’être avec elle me suffisait. Je n’aurais jamais pensé que ce jour où j’étais en colère de l’avoir vu partir sans voir le lever du soleil, ce jour où j’étais venu pour poser ces tas de questions que je jugeais inutiles, ce jour où elle était malade et où j’ai tenu sa main jusqu’à ce que ces parents viennent la voir… Je n’aurais jamais pu deviner que ce jour serait le dernier.
Anna était atteinte d’une maladie très rare de la peau. Xeroderma pigmentosum. La maladie XP. Une maladie qui ne touche qu’une poignée de gens sur terre, les brûlant au troisième degré à chaque contact avec le soleil, les privant de toute vie normale. Condamné à vivre de nuit ou de sortir de jour avec un scaphandre. Une maladie qui développe une dégénérescence cérébrale et qui engendre nombres de cancers de la peau. Anna était au stade critique à notre rencontre. Son cerveau ne fonctionnait pas bien et ses sorties à répétition ne faisait qu’aggraver sa descente. La chute qu’elle avait faite en s’échappant par les toilettes avait gravement endommagé sa tête et le lendemain elle fut emmenée à l’hôpital juste après mon départ.
J’avais suivit la voiture de ses parents jusqu’ici, l’hôpital. J’avais attendu dehors, attendant qu’ils partent puis je suis entré dans l’hôpital. Dans les couloirs j’avais croisé une femme en sanglots. Regardant autour de moi, il n’y avait personne d’autre, je me suis donc approché pour lui demander pourquoi elle pleurait. La femme m’a regardé et m’a répondu qu’elle venait d’avorter. Elle était encore sous le choc je pense. Elle s’appelait Janice.
Quand je suis entré dans la chambre, le chat était déjà sur le lit, il léchait frénétiquement la joue d’Anna mais elle n’ouvrait pas les yeux. Ce moment-là fut celui où je me suis effondré sur les genoux devant le lit d’hôpital. Elle n’ouvrit plus jamais les yeux.
« Excuse-moi. Je n’ai pas l’habitude de pleurer devant les autres… Je m’appelle Janice. Je dois y aller, encore pardon. » Elle se lève, commence à marcher vers la sortie mais s’arrête. Elle se retourne. « Tu sais mon garçon… Nous sommes tous de vulgaires souris qui n’attendant que de se faire manger par un vilain chat. » Elle disparaît derrière les portes coulissantes de l’hôpital.
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analienatedartist's avatar
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